Coopératives cacaoyères partagent leurs connaissances lors d’une visite d’échange en RDC

Du 7 au 17 septembre 2023, des partenaires de Trias Afrique Centrale du Cameroun et de la République Démocratique du Congo (RDC) se sont réunis dans la province congolaise de Mai-Ndombe pour apprendre les uns des autres sur le cacao. Trias a organisé cette visite d’échange dans le cadre d’un projet sur le cacao durable avec le soutien de la province de Flandre occidentale.

Visite d’échange cacao

8 responsables des coopératives cacaoyères CONAPROCAM, COCAMA, COOPEBAS, COOINDELO et UPINO et de la communauté de Nkake ont participé à une visite d’échange de 11 jours pour améliorer la qualité de leur cacao et mieux commercialiser leurs produits. Ils ont visité des plantations de cacao de différentes coopératives au Mai-Ndombe et ont partagé leurs connaissances sur la certification des fèves de cacao, la gestion coopérative et l’exportation du cacao.

enjeux dans la filière de cacao

Pourquoi ce rassemblement est-il si important ?

Gérardine Sonkoue Tchiadze, directrice du CONAPROCAM, explique : « Le secteur du cacao au Cameroun est confronté à de nombreux défis. Il y a peu de cacao produit actuellement et il n’est pas de très bonne qualité. Si le secteur du cacao produit davantage, nous pouvons également augmenter la commercialisation des fèves de cacao. En augmentant la production et la commercialisation, nous voulons améliorer le label du cacao camerounais.

Nous sommes également confrontés au problème des changements de politique en matière d’importation de cacao. Dans l’UE, par exemple, nous constatons déjà qu’à partir de 2025, la déforestation dans le secteur du cacao fera l’objet de mesures plus strictes.

Le partage des connaissances avec d’autres organisations cacaoyères et Trias sur la manière d’aborder ces questions ne peut donc qu’être enrichissant.

DU CACAO ET DU MIEL POUR PROTÉGER LA FORÊT

Les participants ont notamment visité la COOPEBAS, une coopérative spécialisée dans le cacao, le piment et le miel.

Leatitia Wanga de COOPEBAS leur a expliqué le processus de fermentation du cacao. Les agriculteurs et agricultrices de la COOPEBAS ont non seulement des cacaoyers sur leurs terres, mais aussi des ruches kenyanes pour récolter le miel.

Les visiteurs se sont rendus chez les apiculteurs, où Joseph Isomi leur a expliqué comment la coopérative a commencé à pratiquer l’apiculture. Avec Trias, ils ont introduit des ruches à Mai-Ndombe pour lutter contre la déforestation illégale. Aujourd’hui, les arbres ne sont plus coupés pour atteindre les ruches. C’est ainsi que nous protégeons tous ensemble la forêt tropicale.

COMBINER LE CACAO ET LES ARBRES FRUITIERS POUR OBTENIR DE MEILLEURS RENDEMENTS

Les participants ont également visité des exploitations de cacao où les producteurs ont reçu des conseils sur la manière d’améliorer la production de cacao, des astuces sur la manière de lutter contre les insectes nuisibles et de mieux entretenir les terres agricoles.

Par exemple, Georgette, productrice de cacao, a expliqué comment elle associe les cacaoyers à d’autres arbres d’ombrage et fruitiers pour tirer le meilleur parti de ses terres agricoles. L’association de différents arbres rend le sol beaucoup plus riche et plus sain, et les arbres risquent moins de tomber malades. De plus, en associant le cacao à différents types d’arbres, une plus grande quantité de carbone est stockée dans la plantation. En même temps, la qualité du cacao s’en trouve nettement améliorée, ce qui permet d’augmenter les rendements.

PLUS DE FEMMES ET DE JEUNES dans la filière de cacao

À travers cet événement de 11 jours, nous voulons, avec les coopératives de cacao, encourager davantage de jeunes et de femmes à entrer dans le secteur du cacao.
Car ce sont eux qui ont le moins d’opportunités dans le secteur, témoigne Gérardine Sonkoue Tchiadze, directrice du CONAPROCAM : « Pour les jeunes et les femmes, il est pratiquement impossible d’obtenir des terres agricoles. De plus, il leur est difficile d’accéder à des financements adaptés à leurs besoins. Les femmes se voient généralement confier des tâches plus légères et sont donc plus impliquées dans la transformation du cacao. Elles sont également plus susceptibles d’être victimes de violences sexistes dans les plantations de cacao. Cette situation décourage de nombreuses femmes. Pourtant, les dérivés du cacao tels que le beurre de cacao et le chocolat sont très demandés ».
C’est pourquoi nous continuons à nous battre avec nos partenaires pour plus d’égalité des sexes et plus de jeunes dans le secteur du cacao. Parce que chacun mérite une place équitable dans le commerce du cacao.

Gérardine Sonkoue Tchiadze

Directrice du CONAPROCAM

DU CACAO ET DU MIEL POUR PROTÉGER LA FORÊT

Que pensent les participants de la réunion ? Jeremi Sidjoka de CONAPROCAM est déjà enthousiaste : « Ce que je retiens le plus de cette réunion ? Que nous pouvons travailler sur le terrain sans utiliser de pesticides. Désormais, nous continuerons également à partager nos connaissances via WhatsApp avec les ingénieurs agronomes que nous avons rencontrés ici. Nous espérons accueillir tout le monde la prochaine fois avec nous, au Cameroun. »

Que se passe-t-il après l’atelier ? « Trias a facilité l’atelier et nous sommes très satisfaits, tout comme les participants. Pour la suite, chaque organisation s’est engagée à appliquer les recommandations et les leçons tirées de la réunion. Nous assurons le suivi avec les coopératives pour voir si elles les mettent en œuvre », a déclaré Seraphine Ntumba, conseillère en gestion des connaissances chez Trias.

Cette réunion se poursuivra donc !

Ce projet est rendu possible grâce au soutien de la province de Flandre-Occidentale.